Aux origines, le territoire actuel du Bénin était constitué de plusieurs entités politiques indépendantes, parmi lesquelles figuraient les royaumes de Danhomé (Abomey), Xogbonou (Porto-Novo), Allada, Nikki, Kouandé et Kandi. Ces royaumes, véritables cités-États, formaient le socle d'une mosaïque de civilisations anciennes, remarquables par leur rayonnement culturel et leur organisation politique.
Les premiers souverains d'Abomey et de Porto-Novo étaient issus de la migration des peuples Adja-Fon, originaires de Tado, dans l’actuel Togo. D’autres groupes ethniques s’établirent dans la région en provenance des territoires actuels du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso. Cette diversité d'origine a façonné un espace de grande richesse civilisationnelle.
Les royaumes béninois étaient dotés de centres urbains bien structurés et constituaient d’importants foyers d’échanges commerciaux. Dès le XVIIe siècle, ils participèrent activement à la traite négrière, commerce florissant à cette époque. Après l’abolition de ce trafic en 1807, ces entités basculèrent vers une économie basée sur la culture et le commerce du palmier à huile.
Cette économie de traite attira les puissances européennes, qui établirent des comptoirs commerciaux le long de la côte, alors surnommée « Côte des esclaves ». Les Anglais, Danois, Portugais et quelques Français y installèrent des postes de commerce, notamment à Ouidah où la France, dès 1704, fut autorisée à construire un port. En 1752, les Portugais découvrirent Porto-Novo, qui devint un centre stratégique pour leurs activités.
Au XIXe siècle, face aux menaces extérieures, les souverains locaux cherchèrent des alliances avec les puissances européennes. En 1863, le roi Toffa de Porto-Novo sollicita la protection de la France pour contrer les ambitions du royaume d’Abomey et les incursions britanniques venant de Lagos. La même année, Glèlè, roi d’Abomey, permit l’installation des Français à Cotonou. En 1882, un nouveau traité de protectorat fut signé entre Porto-Novo et la France, renforçant la présence coloniale française, avec l’établissement d’un « résident » chargé d’assister le roi.
La conquête française du Dahomey culmina en 1894 avec la défaite des souverains locaux. Les Français fondèrent alors la colonie du Dahomey et dépendances, nommée d’après le puissant royaume de Danhomé, qui s’était illustré par sa résistance, notamment sous le règne du légendaire roi Béhanzin.
Finalement, le Dahomey, devenu République le 4 décembre 1958, accéda à la pleine indépendance le 1er août 1960, s’affirmant sur la scène internationale sous le nom de République du Dahomey, avant de prendre celui de République du Bénin.